La démocratie est en danger. La méfiance à l’égard de la démocratie appelle une réflexion renouvelée et il est possible d’y remédier en exploitant plus efficacement notre intelligence collective, car cela peut renforcer la légitimité et l’efficacité de nos démocraties.
Les leçons tirées de la manière de favoriser la créativité et l’innovation dans d’autres domaines n’ont été appliquées que de manière marginale dans la sphère publique.Cependant, même si elle est limitée et insuffisante, l’expérience acquise à ce jour nous permet de tirer quelques enseignements utiles. En les combinant, nous savons comment impliquer un ensemble diversifié de parties prenantes, des citoyens aux groupes de pression en passant par les fonctionnaires, afin de trouver plus rapidement des solutions nouvelles, meilleures et moins gourmandes en ressources, qui soient accueillies favorablement par les personnes concernées.Nous proposons donc une combinaison originale de technologies de gouvernance qui ont fait la preuve de leur efficacité et de l’appliquer à des questions sociétales émergentes qui vont se développer dans les années à venir et qui n’ont pas encore donné lieu à des lignes de fracture solidifiées dans la société. Nous appelons cette approche – en tant que titre provisoire – « Démocratie augmentée » pour exprimer l’idée qu’elle s’appuie sur la démocratie représentative et qu’il s’agit d’une réflexion en cours qui mérite d’être testée. Nous esquissons la manière dont l’approche pourrait être appliquée à un défi politique à venir : les impacts multidimensionnels que la mobilité autonome aura sur nos villes, nos économies et nos modes de vie.
Si nous avons évolué vers un modèle pur de démocratie représentative, les approches complémentaires développées à ce jour ne maximisent pas le potentiel de l’intelligence collective pour résoudre plus efficacement les problèmes urgents, et ce pour six raisons au moins :
- Manque de confiance dans l’intelligence collective
- Les fonctionnaires estiment que le coût direct de la convocation des parties prenantes est trop élevé et n’investissent pas dans des processus de qualité.
- Des conversations fragmentées tout au long du cycle politique, impliquant un nombre restreint d’acteurs et se déroulant en silos.
- Les technologies destinées à remédier à ces lacunes ne se renforcent pas les unes les autres.
- Intégration insuffisante des parties adverses.
- La plupart du temps, la délibération ne demande pas aux participants extérieurs aux structures décisionnelles de co-construire de nouvelles solutions. Par conséquent, nous n’exploitons pas pleinement la diversité cognitive des populations concernées.